Initiatives à venir

Le mercredi 28 février à 18h30, organisé par les rencontres Diderot et l’IHS CGT 30, hommage (lecture et chants (avec les Cantaïres de l’IHS et le duo l’Embeli) à Missak et Mélinée Manouchian. Soyons nombreuses et nombreux.

– Le vendredi 8 mars à 14 heures précises, à la bourse du travail d’Alès dans le cadre de la journée internationale des luttes des femmes, l’UL d’Alès et l’IHS CGT 30 organisent, après le rassemblement du matin, un après-midi avec : projection du film sur FURNON, une conférence sur la lutte pour l’égalité hommes/femmes au travail et des chants de luttes interprétés par la chorale de l’IHS CGT 30 “les Cantaïres”. Là encore soyons nombreuses et nombreux. 

 

Nos prochaine initiatives !

– Le jeudi 8 février à 18 heures précises, commémoration de Charonne où des camarades ont été assassinés lors d’une manifestation contre l’OAS et pour la paix en Algérie le 8 février 1962. La commémoration se tiendra devant la stèle de la bourse du travail CGT de Nîmes. Soyons nombreuses et nombreux à cette occasion surtout dans le contexte international actuel et la politique répressive menée par le gouvernement.

– Le 28 février à 18h30 à la salle des cheminots Nîmois rue Benoît Malon pour une initiative conjointe avec les amis de “Les rencontres Diderot” pour une soirée consacrée à Missak et Mélinée Manouchian avec lectures et chansons.

– Le 8 mars à 14 heures à la bourse du travail d’Alès dans le cadre de la journée internationale des luttes des femmes, l’UL CGT d’Alès et l’IHS CGT 30 organisent conjointement un après-midi avec (projection du film sur la lutte des Furnon, un débat sur l’égalité hommes/femmes au travail et les Cantaïres qui chanteront des chants de luttes de femmes). Cette initiative fera suite à une manifestation dans les rues d’Alès le matin dans le cadre de l’appel à la grève ce même jour initiée par la CGT.

Soyons nombreuses et nombreux à ces initiatives!

La lutte sur la fermeture des magasins le dimanche

Quand notre histoire rencontre le présent :
Les employés du commerce de Nîmes 1897 / 1901 / 1902 / 2015
Même combat
La lutte sur la fermeture des magasins le dimanche.

 

En 1897, 1901, 1902 le syndicat des employés du commerce des deux sexes de Nîmes est confronté aux mêmes problèmes que leurs camarades du syndicat CGT des employés du commerce et des services de Nîmes de 2015 : imposer la fermeture effective des magasins le dimanche.
« Connaître l’histoire du mouvement syndical, c’est assimiler l’expérience des générations passées, pour mieux comprendre les conditions et innover en intégrant tout acquis de la classe ouvrière » discours de présentation de l’IHS CGT 1982.
Les exemples sont multiples de luttes du passé qui retrouvent une actualité dans les rangs des
travailleurs du XXIème siècle. Celui des employés du commerce luttant pour la fermeture des
magasins le dimanche est symptomatique.
Bien sûr, les conditions de rapport de force, les outils à disposition des travailleurs ne sont pas les mêmes entre des employés du commerce du début du XXème siècle et ceux du XXIème. Mais la revendication du repos hebdomadaire reste entière devant les coups du libéralisme qui n’a qu’un seul mot d’ordre « reprendre tout acquis et résister à toutes avancées sociales de la classe ouvrière ».

 

Eté 1897 première action pour le repos dominical.

Dès l’été 1897 les salariés du commerce de Nîmes organisèrent des réunions au sein de la Bourse du Travail en vue d’obtenir les mêmes avancées que leurs camarades de Marseille, Bordeaux  Limoges, Perpignan et d’autres villes de l’importance de Nîmes gagner le repos dominical.
Fort de la présence importante de salariés lors de ces réunions une commission est nommée pour rencontrer les patrons du négoce en vue d’un accord sur la fermeture des magasins le dimanche après-midi. Quelques-uns acceptent spontanément, les grandes maisons s’engagent toutes à fermer le dimanche après-midi à part deux trois maisons de second ordre. Dans le mouvement le syndicat des employés du commerce, représenté au conseil d’administration de la Bourse du Travail de Nîmes, se crée.
Tracts affiches, appels à la population couvrent les murs de Nîmes pour informer de cette avancée et appeler à la mobilisation pour que cet acquis soit général sur la cité.
Le magasin de la Maison Universelle vient compromettre ce résultat. M. Maubé, patron de cet établissement, décide d’ouvrir malgré ses engagements antérieurs et refuse tout dialogue.
La tactique employée par les salariés pour faire revenir cet employeur à de meilleurs sentiments est de provoquer des rassemblements devant et dans cet établissement situé boulevard Victor Hugo à l’angle de la rue de la Madeleine.
Le dimanche les manifestants entrent dans le magasin et circulent dans les rayons sans rien acheter, sous le regard d’une foule énorme qui vient se réjouir du spectacle. Au bout d’une heure, M. Maubé ferme le magasin. Le maire M. Reynaud prend un arrêté conforme aux désidératas des salariés. La cause des employés est désormais effectivement gagnée. Pour lire l’ensemble du compte rendu de cette action rédigé dans le Bulletin de la Bourse du Travail n°29 page 374 par Claude Gignoux co-créateur de la Bourse du Travail de Nîmes suivre le lien vers le site de l’ihscgt30.fr.

L’obtention de cette demi-journée de repos le dimanche était le résultat d’une lutte efficace où la Bourse du Travail donne les outils, les salariés syndiqués s’adressent alors à la population pour les informer des revendications légitimées.

 

Août 1901 : Quinze jours d’une ville en état de siège.

Dès 1901, le syndicat des employés du commerce des deux sexes de Nîmes reprend la lutte pour gagner repos dominical complet.
Le 10 août la Bourse du Travail de Nîmes interpelle les 20 syndicats adhérents pour participer à toutes les manifestations organisées par le syndicat des employés du commerce.
Dans le même temps le syndicat des employés du commerce adresse par voie de presse un appel à la population. Il rappelle les engagements de la majorité des employeurs qui décident de fermer le dimanche toute la journée à partir du 11 août. Il demande également aux nîmois de venir à la Bourse du Travail pour manifester dès 7h00 du matin devant les magasins qui refusent l’application du repos dominical.

La Bourse du Travail de Nîmes apporte son soutien au syndicat août 1901

 

Le syndicat appelle à l’action la population pour leur revendication sur le repos du dimanche août 1901

Le 11 août, 1200 manifestants se retrouvent devant l’établissement de M. Maubé, encore lui. Les camardes portent des pancartes avec l’inscription « N’achetez pas le dimanche ». Le magasin  ferme ses portes vers 10h00 mais le gérant présent informe les manifestants qu’il ouvrira le jeudi
suivant qui est férié et les dimanches suivants. La vingtaine de magasins ouverts subit le même sort à 11h30. Tous les magasins sont fermés et le syndicat appelle à une nouvelle manifestation le jeudi 15 août.
Le 14 août à nouveau, le syndicat appelle la population à venir les aider pour faire fermer les magasins qui veulent ouvrir.
Le matin du 15 août, ce sont 13 magasins qui restent ouverts. Les manifestants, après une réunion à la chapelle de l’ancien lycée de 7h à 8h, partent en cortège et défilent dans la ville en passant devant tous les magasins ouverts qui sont protégés par les gendarmes

Affiche appelant à la manif du 18 août 1901

Le dimanche 18 août une nouvelle manifestation a lieu. Devant la masse des manifestants et de la population nîmoise qui les accompagnent (environ 3000 personnes), les gendarmes et la police interviennent pour disperser la foule agglutinée devant le magasin « La Maison Universelle » de M. Maubé. Des échauffourées ont lieu. C’est sous la huée de plus de mille personnes qu’un manifestant est conduit au parquet par les forces de l’ordre après leur intervention musclée. Les journaux parlent d’une ville en état de siège.
Dans une réunion le syndicat décide d’organiser à partir du 19 une manifestation chaque soir de la semaine de 19h à 22h devant les magasins qui ouvrent et occupent des employés le dimanche.
Le 19 ce sont 2000 personnes qui sont à nouveau devant le magasin Maubé, la police arrive péniblement à évacuer les abords, les manifestants crient « Maubé faÏ ta malo ! fermera, fermera pas ? ». Le sieur Maubé sort un pistolet de sa poche et fait mine de s’en servir contre les manifestants rentrant dans son magasin. Il insulte les manifestants

 

 

Affiche rendant compte de la manifestation du 19 août 1901 et de l’attitude des employeurs récalcitrants

Le 20 au soir ce sont 3000 personnes qui sont rassemblées devant le même magasin sans incident.
Mais la situation est de plus en plus tendue. L’adjoint au maire faisant fonction de premier magistrat fait placarder sur les murs de Nîmes un avis appelant aux militants du syndicat d’arrêter de manifester. Le syndicat lui affiche un appel à la population sur l’attitude de l’administration municipale. Une manifestation a lieu devant la mairie aux cris de « démission ».

 

L’avis de la municipalité du 20 août 1901 et la réponse du syndicat.

 

Plus de 12 manifestations ont lieu, mais le 31 août force est de constater que les manifestants se réduisent, Ce matin-là le syndicat n’obtient pas 200 militants présents pour lancer la manif, Il décide d’une trêve, pour relancer une action nationale le 12 janvier 1902. La violence des ripostes policières, l’attitude de la mairie, la condamnation de salariés d’autres magasins condamnés pour avoir participé aux rassemblements et l’intransigeance d’une minorité de patrons ont mis à mal la volonté des militants malgré le soutien massif de la population nîmoise. Dans le numéro de juin, juillet et août 1901 du bulletin de la Bourse travail de Nîmes le secrétaire du syndicat des employés du commerce David Cournier fait l’analyse du mouvement de l’été 1901.

(Cet article sera bientôt en ligne sur le site de l’IHS CGT du Gard, il est consultable à la bibliothèque de l’IHS CGT du Gard)).

 

                                                                                                            Affiches d’août 1901

 

Janvier 1902 : l’action nationale ne se fait pas.

Le 12 janvier 1902 les actions reprennent une réunion a lieu dans la chapelle de l’ancien lycée. Ci- joint le compte rendu de cette réunion.
A la lecture de ce document la revendication du repos dominical est la même qu’aujourd’hui, et le syndicat appelle les élus à légiférer rapidement sur l’obligation du repos dominical.
A la suite de ce meeting et de cette résolution les militants décident de manifester.

Résolution du syndicat des employés de commerce des deux sexes du 12 janvier 1902.

 

La manifestation démarre de la chapelle de l’ancien lycée. Une voiture traînée par un âne avec à son bord un homme jouant du tambourin parcourt les rues de Nîmes. Sur cette voiture est écrit « Pour le repos des employés n’achetez rien chez les commerçants récalcitrants ». Le fameux magasin de M. Maubé est fermé. Des camarades distribuent des tracts titrés « un bon conseil ». (Voir ci-dessous).
Le syndicat interpelle le préfet et le maire pour qu’une loi imposant le jour de repos le dimanche soit votée avant la fin de la législature.
Les manifestations vont se répéter mais petit à petit elles vont se réduire pour se limiter à faire tourner en ville la voiture de propagande, des tracts vont être distribués, des affiches collées.
L’action s’arrête le 9 février.

Affiches collées sur les murs de Nîmes en janvier 1902 interpellant les nîmois                                                         *
Tracts distribués le 12 janvier 1902

La revendication de la semaine anglaise va durer encore, mais les actions sur Nîmes n’atteignent jamais la puissance populaire du mois d’août.
Il faut attendre le 13 juillet 1906 pour voir une loi votée après la catastrophe de Courrière.
Cependant cette loi prévoit des dérogations que les préfets accordent très largement aux commerçants et négociants.
C’est seulement après la guerre de 14-18 en 1919 que la loi sur le repos hebdomadaire est réellement appliquée avec la journée de 8h.
En 1936 la semaine de 40h conforte le repos dominical. Les luttes de la fin du XIXème parlaient de la semaine anglaise, le week-end est consacré avec le front populaire.
Ce qu’a d’exemplaire la lutte des employés du commerce de Nîmes en 1901 / 1902 est le rapport étroit qu’ils ont avec la population, la solidarité syndicale portée par la Bourse du Travail, leur détermination sur plusieurs mois de lutte, leur sens de la propagande, les interpellations des
sénateurs et députés du Gard en constatant les limites.
Aujourd’hui la loi Macron est un véritable retour au 19 ème siècle avec la possibilité de convention dérogeant aux lois et accords existants.
La loi Macron a pour but de s’affranchir du droit du travail avec la mise en parallèle des attaques contre la prudhommie et l’inspection du travail. Ce projet n’a qu’un but, réduire les salariés dans un état de soumission et de dépendance.
La seule réponse est la lutte comme en 1897, 1901, 1902. La comparaison des slogans des affiches de 1900 et celle de 2015 restent d’une terrible actualité

                                                                                                 Tracts de la fédération des commerces et services 2015

 

Sources
Bulletin de la bourse du travail de Nîmes Tome 1 n°29 page 372
Bulletin de la bourse du travail de Nîmes Tome 2 n°73 page 467
Archives Départementales du Gard cote 1 M 815.

Fédération CGT du Commerce et service 2015.
IHS CGT du GARD Février 2015

ZIMMERWALD

Ce livre est composé pour l’essentiel, de textes écrits, de décembre 1914 au 1er mai 1916, ce qui en fait de véritables documents historiques. Diffusés malgré la censure, sous forme de brochures, de tracts (parfois tirés à 500.000 exemplaires) ou de simples comptes rendus verbaux, il est remarquable qu’ils aient pu être réunis en un seul livre et publiés un siècle après.

Pour un certain nombre de vieux militants syndicaux et/ou politiques – dont je suis – Zimmerwald c’est un nom qui claque. Comme celui de Potemkine : un repère culturel, clairement assumé depuis longtemps et qui perdure.
Ce nom est celui d’un petit village Suisse dans lequel, en septembre 1915, en pleine folie guerrière, une poignée de militants délégués, (38 exactement) restés fidèles aux décisions de congrès et aux valeurs de l’internationale socialiste vont se réunir pour discuter de la vraie nature de ce conflit mondial et rappeler aux prolétaires d’Europe qu’ils n’ont pas de patrie. Ils vont condamner la politique d’union sacrée dans laquelle les dirigeants socialistes et syndicaux, Français et  Allemand, (et ceux de 10 autres pays européens) ont conduit les prolétaires à s’entre tuer, en devenant des instruments de la politique de guerre de leurs gouvernements respectifs. Le compte rendu dit «officiel» relate les préliminaires difficiles de cette conférence, organisée clandestinement, à l’initiative des dirigeants socialistes de la Suisse, pays neutre, dans le contexte militaire et xénophobe de l’époque, ainsi que les délibérations, toutes prises à l’unanimité. La déclaration franco-allemande rédigée par deux délégués de chaque pays est sans ambiguïté : «Nous socialistes et syndicalistes allemands et français, nous affirmons que cette guerre n’est pas notre guerre».

La délégation Française comprenait Albert Bourderon, membre du Parti socialiste et secrétaire de la Fédération du Tonneau de la CGT, ainsi que Alphonse Merrheim, secrétaire de la Fédération des métaux CGT et dirigeant de la minorité confédérale opposée à la guerre, seul participant à ne pas
être adhérent à un parti socialiste. En l’absence de Jaurès assassiné, les dirigeants socialiste français de premier plan (Guesde, Cachin, Jouhaux, Sembat, Thomas…), tous passés à l’union sacrée avec le gouvernement, n’étaient évidemment pas invités.
Pierre Monatte le fondateur de la V.O en 1909, opposant résolu à la guerre, aurait dû faire parti de la délégation mais suite à sa démission du Comité confédéral de la CGT, le 6 décembre 1914 dans lequel il représentait l’UD-CGT du Gard, il a été rapidement mobilisé. Sa lettre de démission,
adressée à ses mandataires de l’UD et à de nombreux militants, fait partie des documents aussi précis qu’édifiants, publiés par l’ouvrage.
Parmi les autres textes peu connus, on trouve aussi l’Appel de la conférence internationale des femmes socialistes de huit pays européens, réunie à Berne en mars 1915 à l’initiative de Clara Zetkin : «Femmes du prolétariat, ou sont vos maris? Ou sont vos fils?» . Diffusé clandestinement en France sous forme de tract, par la socialiste Louise Saumoneau, ce qui lui vaudra d’être arrêtée et emprisonnée.
Le corédacteur du «Manifeste aux prolétaires d’Europe» autre document important, n’était autre que Trotski qui, avec Zinoviev et Lénine, faisait partie des sept militants socialistes de l’Empire russe. Ce texte interpelle directement les prolétaires : «Vous, hier exploités, dépossédés, méprisés, on vous a appelés frères et camarades quand il s’est agi de vous envoyer au massacre et à la mort »… mais «quels que soient les responsables immédiats du déchaînement de cette guerre, une chose est certaine: la guerre qui a provoqué tout ce chaos est le produit de l’impérialisme. Elle est issue de la volonté des classes capitalistes de chaque nation de vivre de l’exploitation du travail humain et des richesses naturelles de l’univers».
Le but de la conférence de Zimmerwald visait à rassembler le courant socialiste international sur des positions de classe, et à vaincre dans chaque pays belligérants, la triple censure, gouvernementale, socialiste et syndicale sur les vrais buts de guerre, pour réclamer une paix rapide, sans annexion. Elle aura une influence capitale dans plusieurs pays et recueillera de nombreuses adhésions. Mais surtout, elle sera et restera le symbole du courage politique face au déferlement guerrier de l’impérialisme européen. Dans l’immédiat, elle va contribuer à développer le courant pacifiste et antimilitariste, ce qui n’était pas rien dans le contexte de l’époque.
Pour aller plus loin, ses délégués convoquèrent une deuxième conférence socialiste internationale en avril 1916, dite de Kiental, en Suisse, en reprenant le mot d’ordre abandonné en 1914 de «guerre à la guerre ! » . Le Manifeste de Kiental se terminait par le constat «qu’il n’y a qu’un moyen définitif d’empêcher les guerres futures: c’est la conquête du gouvernement et de la propriété capitaliste par les peuples eux-mêmes». La révolution d’octobre 1917 en Russie répondra à cette aspiration quand, dés sa prise de pouvoir, la première décision prise par les bolcheviques sera de … déclarer la Paix au monde entier.
Zimmerwald c’est l’honneur du mouvement ouvrier. Et aussi celui des militants de la CGT restés fidèles à l’internationalisme dans un moment d’ivresse patriotique rarement atteint. Il y a peu de chance que les cérémonies officielles de commémoration de la grande Guerre abordent un jour cet
aspect fondamental. Raison de plus – tout en respectant les millions de victimes de cette tuerie – de ne pas se laisser intoxiquer par les idées dominantes, comme l’ont fait – dans d’autres circonstances – ces militants. Des documents exceptionnels, à connaître, à lire, à relire. Indispensables pour garder les idées claires.
——–
(1) «Zimmerwald, l’internationalisme contre la première guerre mondiale» par Julien Chuzeville,
historien. Édit. Demopolis, 2015. 160 pages 19€. A réserver pour lecture à la bibliothèque de l’ IHS-CGT 30
Max PETIT, ihs-cgt 30

Le Feu 1916 Henri Barbusse.


En cette période de commémoration du centenaire de la Guerre 1914-1918, nous sommes assaillis de livre sur cette période.

Certains ouvrages vont jusqu’à ignorer l’existence de Jean Jaurès, d’autres le récupèrent à des fins politiques. Certains réduisent les causes la guerre à l’assassinat d’un archiduc, d’autres s’extasient sur les avancées des techniques guerrières employées pendant ces 4 ans de tueries.

Pour nous passionnés de l’histoire de la vie des plus humbles qui ont payé le plus fort tribut du massacre, nous ne pouvons-nous satisfaire de ces lectures.
En attendant la contribution de l’IHS CGT du Gard sur le sujet nous vous conseillons de lire ou de relire le Feu d’Henri Barbusse. Ce roman est tiré des carnets de guerre d’Henri Barbusse qu’il a écrits en tant que fantassin engagé volontaire, il a 41 ans en 1914. Il participe sur le front de décembre 1914 aux batailles de Croury, celles de Soissons et dans l’Artois de décembre 1914 à novembre 1915.
Ce texte est construit comme des reportages sur le vécu d’une escouade de soldats survivant au front. Chacun des paragraphes est une description de la vie quotidienne des poilus dans les tranchés.
Ce qu’il décrit est la réalité dans toute la cruauté de la guerre. Tous les instants sont décortiqués du combat à la permission, des corvées aux relèves, des héros anonymes aux embusqués de l’arrière.
Henri Barbusse donne la parole « à la chair à canon » qui sont les véritables héros pas de place ici aux généraux, maréchaux ou autres stratèges. C’est le simple soldat qui est le centre d’intérêt et c’est dans son langage qu’il s’exprime, renforçant l’identité sociale des personnages.
Le feu d’Henri Barbusse Prix Goncourt 1916 est une œuvre de témoignage, mais surtout un message pacifiste.
Henri Barbusse fut cofondateur et premier président de l’Association Républicaine des Anciens Combattants (ARAC).

Bonne lecture à tous

Pour l’IHS CGT 30

Alain BALME

« Le Père Tomori, ou l’Albanie selon Jean Brécot » Par Gaston Monmoussea

– L’auteur :

Gaston Monmousseau (1883-1960) fut un militant syndical cheminot élu secrétaire de la Fédération CGT en 1920, puis secrétaire général de la CGTU de 1922 à 1932, membre du Bureau politique du PCF de 1925 à 1939 puis de 1956 à sa mort en 1960. Il fut aussi directeur de la V.O.

– L’ouvrage :

Un mot sur le titre : « Le père Tomori » n’est pas une personne, mais le nom d’une petite chaîne de montagne au sud de l’Albanie mesurant environ 30 km de long sur une dizaine de larges et culminant au mont Çuka Partizane à 2416 mètres.
Une curiosité, l’utilisation de son pseudonyme « selon Jean Brécot » doublée de son vrai nom « Gaston Monmousseau ». Monmousseau avait commencé à utiliser le pseudonyme de Brécot dans des articles de la V.O. en 1921, mais sans dévoiler son vrai nom. Par la suite, il a repris ce pseudonyme dans une série d’ouvrages « La Chine, selon Jean Brécot », « L’oncle Eugène, selon Jean Brécot », etc. mais en ajoutant toujours sa vraie identité.
L’ouvrage lui-même : publié un an après la publication de « La Chine, selon Jean Brécot » (1956), l’auteur a publié « Le Père Tomori, selon Jean Brécot » en 1957.  L’auteur, militant communiste convaincu et admirateur de l’Union Soviétique de son temps, veut témoigner – avec ces deux récits de voyage de pays en voie d’évolution vers le socialisme. Il sait qu’on va lui reprocher cette vision idéalisée de la situation qu’il décrit aussi, dans un long avertissement « à ses lecteurs et lectrices » il écrit : « Quelqu’un m’a déjà reproché d’avoir manqué d’objectivité en décrivant mon voyage en Chine. Je crains d’encourir ce même reproche aujourd’hui de mon voyage en Albanie… J’ai les yeux de mes opinions pour regarder les images de la vie ».
Monmousseau visite l’Albanie du Nord au Sud et retour en 1956, une douzaine d’années après la libération du pays et la mise en place d’un gouvernement communiste. Son récit se veut touristique mais il insiste (parfois lourdement) sur les efforts du peuple albanais qui, comme en Chine, en quelques années espère remplacer le féodalisme par le pouvoir populaire. Il nous donne maints exemples des progrès réalisés au niveau de l’agriculture, de l’industrie, de l’éducation publique, etc… Mais on sent qu’il craint de ne pas convaincre ses lecteurs, aussi, page 120 il glisse la phrase suivante : « …Lecteurs, ce Paris d’aujourd’hui dont vous êtes fiers à bon droit est l’œuvre de quatre siècles à partir des Tuileries. Vous pouvez bien accorder deux ou trois décades à nos frères Albanais, à leur Parti Communiste et à leurs syndicats ».

– Mon avis personnel :

Cet ouvrage est à replacer dans son temps et dans l’esprit militant de l’auteur. Malheureusement l’histoire nous a démontré que ces belles espérances n’ont pas abouti. Le stalinien Enver Hoxha, chef du gouvernement et Premier secrétaire du Parti Communiste Albanais, suscite l’admiration de l’auteur. Il est vrai qu’en 1957 il peut encore se poser en « libérateur » du pays, mais rapidement il mettra en place un régime très sévère basé sur la répression. Admirateur inconditionnel de Staline, Hoxha rompra avec l’URSS après le décès de Staline, tout comme il rompra plus tard
avec la Chine à la disparition de Mao.

François Ancelin (03/03/2016)

Intervention de Benoit FRACHON sur la référendum de la constitution de 1958

 

Benoît FRANCHON, est un ancien secrétaire générale de la CGT de 1945 jusqu’à 1967. Il s’adresse aux travailleurs de France, en disant de voter non au référendum du 28 septembre 1958. Il y annonce que c’est une menace contre nos libertés depuis Pétain. Ses arguments sont que les pouvoirs du parlements seront trop limités alors que le président, disposerais, selon lui de trop de pouvoir. L’utilisation abusive de l’État d’Urgence, la fin de nos droits si durement acquis ainsi que de nos droits de se défendre par la grève. Ils sont donc menacés par René Coty et Charles de Gaule.